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Tribune

2023, l'année de la France ?

Illustration de Rafik Smati créée en collaboration avec l'Intelligence Artificielle DALL·E

Chacun s’accordera à reconnaître que la crise que nous traversons est inquiétante, tant par son ampleur que par sa nature. Le pouvoir d’achat s’érode, et un sentiment de déclassement s’installe. Toutefois, un point majeur distingue cette crise des précédentes, un point qui doit nous encourager à remettre en cause toutes nos certitudes et nos pulsions déclinistes : cette crise n’intervient pas à un moment anodin de l’histoire, mais au contraire au début d’une révolution technologique inédite dans l’histoire de l’humanité. Et cela change tout. La quatrième révolution industrielle qui est à l’oeuvre verra en effet se succéder un nombre d’innovations vertigineuses dans les domaines du numérique, de l’énergie, des nanotechnologies... L’augmentation exponentielle de la puissance de calcul que permettra bientôt l’informatique quantique, la généralisation des algorithmes reposant sur l’Intelligence Artificielle, la prise de conscience de l’enjeu climatique, ainsi que l’avènement du web 3.0 sont autant de changement de paradigmes qui vont révolutionner notre rapport à l’économie, au travail, à l’éducation, à la santé, à la mobilité...

Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, il existe donc une possibilité pour qu’à l’issue de cette crise majeure, succède une ère de profusion créatrice et de prospérité, un nouvel âge d’or, de nouvelles Trente Glorieuses, voire une nouvelle Renaissance. Et les pays qui rafleront la mise seront ceux qui auront su maintenir à flot leur économie, créant ainsi les conditions d’un redémarrage rapide.

À cet égard, la politique économique menée actuellement, quoi que très coûteuse, a le mérite d’amortir les effets de l’inflation et de soutenir l’activité économique, préservant ainsi autant que possible le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité de nos entreprises. Avec une croissance économique supérieure à celle de ses voisins et une inflation moindre (source BCE), la France gagne des parts de marché à l’international. En dépit d’une balance commerciale encore largement déficitaire, notre pays compte de plus en plus de PME exportatrices, selon les chiffres de Business France. Plus intéressant encore, malgré toutes les turbulences actuelles, les patrons gardent le moral. L'indice INSEE du "climat des affaires" publié début décembre résiste pour le 4ème mois consécutif. Il est même plus haut que sa moyenne longue durée. Le plein emploi n’est plus une utopie. Aussi, dès lors que la crise ne s’éternise pas, la stratégie poursuivie pourrait bien s’avérer gagnante et permettre à la France de tirer ses marrons du feu aussitôt les éclaircies revenues.

Je n’affirmerai pas cela si aucune perspective de sortie de crise ne s’offrait à nous. Dans cette hypothèse, probablement aurais-je défendu l’idée d’une rigueur budgétaire. Mais là, les choses sont bien différentes : nous avons peut être devant nous une période de prospérité unique dans un siècle. La France, fort de son génie scientifique, créatif et entrepreneurial, dispose d’innombrables atouts pour être un phare de la quatrième Révolution Industrielle. L’heure n’est donc pas aux politiques d’austérités aveugles qui pourraient hypothéquer notre capacité de rebond, mais au contraire à la préparation de l’avenir.

J’entends mes amis de sensibilité libérale hurler à la mauvaise gestion des deniers publics. Je peux les comprendre. Je crois néanmoins qu’ils sont à contre temps. À l’évidence, une refonte de nos politiques publiques s’imposera dans les années qui viennent. Chaque citoyen est en droit d’exiger de l’État qu’il soit plus agile, plus performant, mieux géré, et moins bureaucratique. Mais pour l’heure, la priorité est surtout que la France soit armée du mieux possible pour saisir les opportunités de reprises quand elles se présenteront, et entraîner l’Europe avec elle dans son succès.

Le pessimisme et la peur doivent maintenant céder leur place au pragmatisme, à l’espérance, et au travail.

Rafik Smati

3 commentaires

03-01-2023 14:33

Merci pour cet article que je me suis empressé de partager avec mon réseau. Pourquoi? Parce que l'optimisme est une valeur communicative. Les mauvaises ondes se répandent vite, et les bonnes ondes aussi. Merci d'oeuvrer dans ce sens!

03-01-2023 07:55

En effet, il faut rester optimiste, mais on doit au minimum reconnaître que pour l'instant, l'homme a très mal respecté la Nature...et de ce côté Nature, nous sommes encore au balbutiement de ce que cette nature peut nous apporter pour demain....ne negligeons jamais la nature, elle a un pouvoir que nous n'avons pas, elle a le temps ,la durée avec elle , la nature a aussi une expérience scientifique beaucoup plus importante que la notre et tellement de choses à nous fournir pourvu qu'on apprenne à la respecter....

02-01-2023 17:12

Karl Popper disait qu'être optimiste est un devoir moral. Monsieur Smati est de ces hommes combattifs, lucides et optimiste. Par les temps qui courent... disons que c'est rare !

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